André Pratte : Au Québec, la colère des anglophones bouillonne, alors que même les libéraux prennent un virage nationaliste.
Sénatrice à la retraite et ancienne journaliste, Joan Fraser est depuis des décennies l’une des observatrices les plus perspicaces de la politique québécoise. Ainsi, lorsque Mme Fraser affirme que la population anglophone du Québec est en colère comme jamais auparavant, il faut prendre la situation au sérieux. « Nous nous sentons abandonnés », m’a-t-elle dit cette semaine. « Depuis 50 ans, on nous dit que nous devons nous adapter aux changements de la société québécoise. Mais nous avons l’impression que ce n’est jamais assez, qu’à chaque fois que nous nous adaptons, les poteaux de but sont déplacés ». Cette perception est correcte.